Le piment d'Espelette, enfin, le piment "gorria", la variété cultivée à Espelette. Kesaco ?

Voilà un piment qui me fascine un peu bêtement : le piment d'Espelette !

C'est un piment français !

Enfin, oui et non...

Les piments ne sont effectivement pas originaires de l'hexagone.

Si on se réfère aux piments les plus connus : piment de Cayenne, piment habanero, japaleno, piment oiseau dit "piri piri" ...on se doute qu'ils ne sont pas originaire d'ici, ni cultivés ici. 

Il faut préciser que les piments aiment la chaleur, aussi ils sont généreusement cultivés en Amérique du sud et au Maghreb où la chaleur est parfaite pour leur croissance...

Mais il y a une exception. Il y a un piment qui se plait tant en France qu'il porte une appellation française : le piment d'Espelette. 

Espelette est une village situé au pays basque et où une variété de piment est si bien installée, qu'elle en a pris le nom. Le piment dit d'Espelette cultivé à Espelette (et dans une poignée de villages limitrophes) est si reconnu, qu'il est dorénavant protégé par une AOC. 

La variété de ce piment est un piment "gorria. C'est un piment "chaud", mais non brûlant. Il relève les plants sans les dénaturer ou sans anesthésier la langue. 

Bon, à défaut d'aller en pèlerinage à Espelette (oui, oui, en pélerinage botanique), j'ai tenté à mon tour de semer des piments d'Espelette (ou du moins la variété Gorria, qui y est cultivée). 

Bref, un essai de semis de piment d'Espelette a eu lieu en février à l'intérieur. Trois plants ont poussé avec des écarts de taille important. 

A défaut de savoir précisemment à quoi m'attendre, et faute de détails sur le sachet de graines, il a fallu, aller faire un tour sur la toile. 

Et voici donc l'histoire du "piment d'Espelette". 

Ce piment est considéré comme "chaud" (il est classé "force 4 sur l'échelle de Scoville, sur 10). Pour résumer : sa force est équivalente à celle du poivre. 

C'est une variété dite "paysanne", c'est à dire issue des graines des plants déjà en place. C'est une variété perpétrée via l'évolution naturelle des plants (pas de manipulation génétique ou d'hybridation, donc).

Le piment d'Espelette était initialement destiné à un usage domestique. C'était un conservateur (comme le sel ou le sucre). 

Ce piment local et paysan a progressivement été valorisé au delà des frontières de sa zone de culture (autour d'Espelette). Si bien qu'il a dû adopter une AOC (appellation d'origine contrôlée) pour permettre de l'identifier sans erreur. 

Ce piment peut théoriquement se récolter entre fin août et décembre (voilà une longue récolte donc). Dès que les piments sont rouge, ils sont arrivés à maturité. 

Après récolte, les piments sont mis à dessécher pendant une quinzaine de jours, afin de développer leurs  arômes. 

On retire ensuite les pédoncules et on les termine le séchage au four doux à 50 °. 

Ensuite, on les broie ! et on obtient le précieux piment en poudre. 

En attendant, je détourne à mon tour l'AOC en cultivant des piments d'Espellete en Auvergne Rhône Alpes, sur un balcon (et pourquoi pas, je veux aussi en faire un usage paysan et domestique !). 

Mes plants de piments "gorria" ont été installés dans un grand pot (sans doute trop petit, mais il est difficile de faire mieux sur un balcon). 

Mi juin, les premières fleurs sont apparues !

S'il fallait comparer cette variété gloria aux piments de Cayenne, ces derniers sont déjà en fruits. Les plus grands mesurent même près de dix centimètre de longueur ! 

Pour revenir au piment gorria, début juillet, on compte une demi douzaine de piments en formation. Ils ont la  forme d'une corne et sont d'un vert foncé.

Patience !

La suite de l'histoire des piments d'Espelette cultivé sur un balcon à Lyon, prochainement...